La composition échiquéenne
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La prise en passant et la rétroanalyse

Une prise en passant ne peut être jouée qu’immédiatement après le double pas du Pion concerné.

La clé est une prise en passant

Jouer un coup de prise en passant dans le cours du jeu d’un problème d’échecs est bien évidemment légal.

Les compositeurs ont pensé qu’il serait intéressant qu’un coup de prise en passant soit la clé d’un problème. En effet, le coup de prise en passant est un coup que l’on ne « voit » pas, car on n’a pas vu se jouer le double pas de Pion correspondant. C’est un piège pour le solutionniste.

Cette clé est un coup que nombre de solutionnistes n’envisageront pas. Quand ils viendront à donner leur langue au chat, la défaite pourrait leur paraître amère. Ils reprocheront à l’auteur d’avoir été déloyal puisqu’ils n’ont pas eu connaissance du coup joué précédemment. Ce ne sera pas le cas si le compositeur s’est préparé une défense imparable contre la critique : il aura conçu une position bien particulière qu’on peut décrire ainsi : le coup qui vient d’être joué est forcément le double pas du Pion que l’on prend maintenant en passant. Mais, puisque nous sommes face à une position fabriquée, aucun coup ne vient d’être joué... Disons plutôt : ce double pas est le dernier coup de toutes les parties justificatives menant à la position de début du problème.

Selon les conventions orthodoxes, on considère que la position, bien que composée, doit pouvoir être issue d’une partie d’échecs légale. Il existe au moins une partie imaginaire qui peut aboutir à cette position... Cette position a donc un passé « théorique », même si le compositeur l’a créée de toutes pièces.

Si le trait est aux Blancs, les Noirs viennent de jouer. On peut prouver (le compositeur a œuvré en ce sens) que le dernier coup est un double pas de Pion noir. Ce Pion noir peut être capturé en passant, sans choquer les solutionniste déçus.

Convention

Un coup de prise en passant ne peut être joué au premier coup d’une solution que s’il est prouvé que le coup venant d’être joué ne peut être que le double pas du Pion concerné. Cette convention est contraignante, alors que celle du roque est libérale.

Ainsi, pour prouver que la prise en passant est un coup de clé incontestable, le solutionniste devra faire une enquête sur le passé. Parmi toutes les parties imaginables menant à la position du problème (avec trait aux Blancs), il n’en est pas une seule qui ne se termine par le double pas du Pion noir. L’intérêt du problème sera souvent cette analyse.






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