La composition échiquéenne
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Le roque et la rétroanalyse

Dans une partie d’échecs, on ne peut pas jouer le roque si l’on a déjà joué le Roi ou la Tour concernés.

Pour notre propos, le mot « déjà » est essentiel. La règle du roque fait appel à la notion de temps. Un roque ne peut pas être joué si, dans le passé, le Roi ou la Tour ou les deux ont joué. Si, au cours d’une partie, un Roi a quitté sa case de départ puis y est revenu, les joueurs s’en souviennent et savent que le Roi en question ne pourra pas roquer.

Mais une position composée n’a pas un passé connu précisément. Devant une position où un roque semble jouable (Roi et Tour du même camp sur leur case d’origine), le rétroanalyste se demande si on a le droit de roquer.

Quand peut-on prouver que le droit de roquer est préservé ?

Imaginons toutes les positions où le petit roque blanc semble jouable, c’est-à-dire celles comportant le Roi blanc en « e1 » et une Tour blanche en « h1 ».

Jouons la partie 1. Cf3 Cf6 2. Tg1 Ch5 3. Th1 Cf6 4. Cg1 Cg8, le petit roque blanc est maintenant cassé. En partant de cette position, nous pourrons atteindre toutes les positions à petit roque envisageable que nous avions imaginées auparavant, mais ce roque ne sera jamais légal.

Ainsi, il semble que nous ne pourrons pas dire au sujet d’une position composée où le petit roque blanc paraît jouable que ce roque y est légalement jouable. Toutefois, si le nombre de coups joués depuis le début de la partie qui a mené à la position étudiée est suffisamment faible, on peut prouver qu’un roque n’est pas cassé si le temps a manqué pour ce faire.

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Diagramme A

Exemple : Si l’on sait que la position du Diagramme A a été atteinte après trois ou quatre coups blancs seulement, on est sûr que le petit roque blanc n’est pas cassé. En effet, si un aller-retour du Roi blanc ou de la Tour « h1 » avait été joué, la partie aurait comporté au moins cinq coups blancs, trois coups étant nécessaires au « développement » e4-Cf3-Fc4.

Exemple de position à roque illégal

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Diagramme B

Diagramme B : Pour répondre à la question « Le petit roque blanc est-il jouable ? », il faut se poser la question suivante : « Pour arriver en « b1 », par quel chemin le Roi noir est-il passé ? ». Autrement dit : « Comment, en jouant en arrière, ramènera-t-on le Roi noir en « e8 » ? ».

Les Pions blancs « b2 » et « c2 » par leur présence depuis le début de la partie sur ces deux cases et leurs contrôles des cases « a3 », « b3 », « c3 » et « d3 » forment une barrière pour le Roi noir qui n’a pu que passer par « d1 » ou par « d2 » alors que le Roi blanc n’était pas en « e1 » : le Roi blanc a donc déjà joué et le roque est cassé.

Convention

En règle générale, une position composée où un roque paraît jouable est présentée sans nous donner le nombre de coups de la partie qui a abouti à cette position. Il nous appartient de vérifier qu’il n’est pas illégal. S’il ne l’est pas, il est jouable : C’est la convention dite « convention roque-problème » qui peut être ainsi formulée :

Si l’illégalité d’un roque dans une position donnée n’est pas prouvée (il existe au moins une partie menant à cette position dans laquelle le Roi et la Tour concernés n’ont pas joué), ce roque est jouable ; on dit qu’il est « légal ».

Traductions

  • Allemand : Rochade
  • Anglais : Castle





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