La composition échiquéenne
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Les buts à atteindre

Nous traitons dans ce chapitre des buts « ordinaires » du jeu orthodoxe, c’est-à-dire des positions et des situations, comme le mat ou le pat, pouvant être obtenues par un jeu orthodoxe parfaitement légal.

  • Des buts équivalents peuvent être obtenus dans la plupart des genres féeriques, par exemple le mat est un but des échecs orthodoxes que l’on retrouve dans presque tous les genres féeriques.
  • Nous réservons le terme de « but féerique » aux buts qui nécessitent pour être atteints des règles féeriques particulières. Par exemple, atteindre une position de double mat n’est possible que si l’autoéchec n’est pas strictement interdit.

Un but est une position présentant une ou plusieurs caractéristiques. Parmi les buts ordinaires orthodoxes, il y a ceux que les joueurs connaissent bien et qu’ils cherchent à atteindre, et il y a des « buts de problémiste ». Ces derniers ne sont pas des buts que le joueur cherche à atteindre, mais des buts que l’on peut atteindre en respectant les règles du jeu classique. Par exemple, le but des Blancs pourra être de donner échec au Roi noir.

Parmi les buts ordinaires, les buts classiques sont les buts qui mettent fin à la partie : mat, pat (le double pat étant un pat particulier). Pour l’étude, ce sont les positions où il est évident que l’un des camps a perdu ou que la partie est nulle, c’est-à-dire les positions d’abandon ou d’accord de nullité pour les joueurs.

Autres buts

L’énoncé d’un problème d’échecs demande en général qu’un but soit atteint, et c’est le plus souvent le mat d’un des Rois. Un « autre but » sera une position ayant certaines caractéristiques. Comme le mat, ce but est souvent réalisé, « visible », au dernier coup : il suffit de voir se jouer le dernier coup ou de voir la position finale pour constater que le but est atteint. Il n’est pas utile de voir l’ensemble du jeu comme il n’est pas nécessaire de voir tous les coups d’une partie pour en connaître le résultat.

Mission

Ces buts semblent différents d’une « mission » dont on saurait qu’elle est accomplie en observant tout ou partie du déroulement de la solution et pas seulement en voyant la position finale (exemples : problème du Cavalier d’Euler, circuits). Mais on peut aussi dire qu’atteindre le mat est une mission, car pour l’atteindre plusieurs obstacles doivent être franchis, plusieurs objectifs intermédiaires atteints.

Pourquoi le but d’un problème est-il si souvent le mat ? Pourquoi y a-t-il réticence à adopter d’autres buts que les buts classiques ? Est-ce seulement parce qu’on préfère s’éloigner à pas comptés de l’orthodoxie ?

La réponse à ces questions est peut-être simplement : si l’intérêt d’un problème est de présenter une mission consistant à atteindre une position présentant certaines caractéristiques, rien ne sert de remplacer le mat par un autre but. Le mat est un but multiforme qui fait souvent l’affaire.

Buts homologues

On appellera but homologue le but équivalent au but à atteindre mais concernant l’autre camp. Par exemple, le but homologue du mat du Roi noir est le mat du Roi blanc. Les buts homologues sont forcément pris en considération quand ils mettent fin à la partie : les Blancs échouent s’ils se font mater alors qu’ils doivent faire mat. Mais si le but homologue est « indolore », il ne gêne pas le camp qui cherche à atteindre le but principal. Par exemple, si le but est le roque du camp blanc, les Noirs ne contrarient pas les Blancs en roquant eux-mêmes.

À noter que, dans les problèmes réflexes, les buts homologues sont pris en compte à moins que le problème soit un semi-réflexe.



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