Ce chapitre traite de la résolution des problèmes d’échecs. On y considérera que le problème d’échecs est, avant toute chose, un casse-tête, une énigme à résoudre. Le plus souvent, on mettra donc de côté ses qualités telles que sa beauté et son originalité.
On se demandera par quels moyens ils peuvent être résolus, pourquoi il y a des problèmes difficiles à résoudre et d’autres non.
On se détournera des compositions dont la solution est triviale et que l’on appelle « problèmes » par commodité. Ces compositions diverses sont des records, des tours de force, etc.
Nous verrons comment il faut analyser les données du problème, s’il suffit de faire une série de déductions pour réussir, si l’on peut appliquer des méthodes infaillibles ou s’il faut construire des heuristiques, quelles stratégies il faut élaborer.
Le solutionniste est souvent face à un problème « fini », qu’un bon algorithme peut résoudre pleinement. Mais il n’a pas souvent les moyens, sans ordinateur, de faire une telle recherche qui demanderait beaucoup de temps. Il devra prendre des raccourcis au risque de manquer la solution ou une « incorrection ».
Face à une énigme échiquéenne à résoudre, on doit analyser la situation, reformuler parfois l’énoncé en se posant les « bonnes » questions. On accumulera des indices dont certains ne nous seront pas utiles. Cette analyse sera plus ou moins laborieuse suivant l’expérience du chercheur. Il faut assembler correctement les éléments du puzzle que l’on aura collectés. Faire une suite d’opérations simples avec ces indices est parfois suffisant. Le plus souvent, trouver la solution d’un problème, c’est faire une synthèse d’éléments sans que l’on puisse dire précisément quels moyens notre intellect a utilisés.
On notera qu’il est important pour le solutionniste de vérifier la solution envisagée. Il serait même souhaitable qu’il puisse prouver qu’elle est la seule. S’il est simple de vérifier qu’une suite de coup est bien la solution d’un problème aidé par exemple, il est plus délicat de vérifier la solution d’un problème à combat, car on peut passer à côté de défenses efficaces ou prendre pour bonnes de mauvaises attaques.
La solution est par définition la suite la plus efficace. Or, l’auteur fait en sorte que cela se voit le moins possible. Il est à la recherche de situations « paradoxales », de coups paraissant absurdes.
On mesure mieux l’intérêt de l’énigme et l’on apprécie mieux la beauté de sa solution si l’on a cherché à la résoudre, même brièvement et sans succès. Le critique peut penser que l’analyse qu’il fera d’un problème avant d’en connaître la solution lui permettra de le découvrir dans les meilleures conditions. Il peut aussi juger nécessaire de résoudre lui-même le problème s’il pense que la difficulté est un critère de qualité.