La composition échiquéenne
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La partie et la composition

Pourquoi le compositeur parle-t-il de partie ?

Il y a une différence entre ce qu’entendent le joueur et le problémiste par « partie ».

Pour le joueur d’échecs, une partie est un événement, une rencontre entre deux joueurs. La feuille de partie en est la relation ; elle donne, certes, la suite des coups joués, mais aussi le nom des compétiteurs, le nom de la compétition, le lieu où elle s’est déroulée, etc.

Pour le compositeur, une partie est une simple suite de coups légaux joués à partir de la position de début de partie, avec premier coup joué par les Blancs. C’est une suite puisée dans l’immense stock de suites possibles. Quand on parle des possibilités « infinies » du jeu, on parle du nombre astronomique de telles parties. La plupart de ces parties possibles ne présentent aucun intérêt pour le joueur. Blancs et Noirs n’y respectent pas l’esprit du jeu : l’envie de bien faire, de gagner. Pour le compositeur, certaines de ces parties insipides ont un intérêt, celui de mener à la position qu’il a composée, et donc d’en prouver la légalité.

En effet, un des liens anciens et solides de la composition avec la partie, c’est le respect de la « légalité ». Il n’est pas impossible qu’un compositeur produise une position illégale sans le remarquer immédiatement. Et une position illégale, c’est une position qu’on ne pourrait jamais atteindre au cours d’une partie.

La grande majorité des compositeurs s’efforcent de proposer des positions légales. C’est une règle respectée par la grande majorité des compositeurs mais sa transgression ne choque pas de nombreux problémistes. En général, on n’ose présenter des positions illégales que quand une idée semble ne pouvoir être présentée qu’au moyen d’une telle position. On peut parler de « licence poétique ».

Ces parties restent virtuelles ; il n’est généralement pas besoin de les « composer », car on compose la plupart du temps des positions libres. Une position libre est une position que l’on peut facilement obtenir par une partie légale. Pour un rétroanalyste, la légalité d’une position est manifeste quand aucun indice ne laisse supposer que son passé a été « difficile ».

Dans quels cas construit-on une partie ? Pour prouver qu’une position est légale, comme nous l’avons vu. Mais aussi pour montrer comment une position a pu être obtenue. Ainsi, une partie qui peut être un simple outil peut devenir une œuvre si le déroulement du jeu présente un intérêt technique, des qualités esthétiques... Voir Partie justificative.

Le joueur joue des parties (et en compose rarement Voir Partie synthétique), tandis que le problèmiste compose des parties.






Ouvrage créé et géré à l'aide de SPIP, logiciel libre distribué sous Licence publique générale GNU (GNU GPL). Origine des images des pièces du jeu d'échecs et des échiquiers (Wikimedia Commons). D’autres informations : Echekk.